Ce mois-ci, ma conscience est portée par les passages. J’ai justement parlé de la mort, et de la vie, dans ma dernière infolettre, par ici si tu souhaites t’y abonner.
Je suis inspirée par les passages entre les terres que je parcours, entre les températures que j’expérimente (chaud le jour-froid la nuit), entre les climats des territoires (sec dans le désert-humide dans les montagnes), entre les états physiques des éléments (l’eau liquide-la terre solide), entre les formes de la matière (la pierre brute-la pierre poli). Ce dernier passage a particulièrement nourri ma réflexion quant à ma responsabilité, mon écoute intérieure et mes besoins. Les passages sont symboles pour moi d’espace de transition, dans lesquels il est possible d’être qui l’on est vraiment. Lorsque chacun des pôles est reconnu, il m’apparaît plus facile de me positionner de façon ajustée à mes besoins dans la situation, lâ où c’est juste d’être ici et maintenant. Les passages permettent d’aller à la rencontre des possibles, et de choisir la bonne posture pour se respecter et s’écouter, avec la juste distance avec l’autre. Dans mon langage symbolique du moment, brute résonne avec authentique, vrai, solide, engagé dans le respect de ma frontière. Et polis lui s’inscrit dans un élan de propre, miroir, reflet, angle d’approche pour aller à la rencontre de l’autre avec sensibilité. J’ai donc ce désir de cultiver les deux pôles comme des espaces intérieurs complémentaires et essentielles pour ma collaboration intérieure.
Connais-tu les pôles de certaines de tes polarités intérieures ? Je crois en la conscience approfondie des parties de nous qui mène vers une intégration et un bien-être intérieur. Et moi c’est avec l’art et la créativité que j’arrive à rencontrer ses parties, les explorer, les entendre se manifester et leur permettre de collaborer. Je t’invite donc à t’assoir avec elles, et de les laisser un espace, un passage pour se rendre à toi, via tes mains, sur le papier, dans la matière, sans chercher à produire quelque chose, juste être ouvert.e à elles et ce qu’elles ont à te révéler. Bonne découverte !
Je dépose ici des poèmes qui font un sens pour moi dans mon processus et qui veulent être partagés avec toi tout simplement.
Arrêt doux
Je m’arrête dans ma course, nul besoin de courir après le temps. J’ai tout mon temps dans toute l’espace. Je prends le temps. J’écoute le désert. Dans son immobilité apparente, la vie grouille sous mes pieds. Dans sa sécheresse, une chaleur enveloppante m’apaise. C’est le soleil qui me caresse le dos. Un silence remplit de vie. Une terre volcanique remplit d’histoire. Un espace qui transforme le temps. Le temps n’existe plus. Ici maintenant, je respire le désert. Je suis le désert. Calme, chaud, authentique. Le vent qui se lève m’invite à me tourner vers celui qui me réchauffe pour lui dire merci.
Pleine conscience
Amour dans mon cœur
Gratitude dans l’impermanence
Paix intérieure
La mère baleine
La mère baleine qui prend soin, nettoie, guérit, écoute, chante, apaise. Maître dans le cœur, elle est soutenue pas l’immensité et l’impermanence et fait jaillir sa joie bienveillante. Elle porte en elle le lien entre les profondeurs et les cieux, le divan et l’incarnation, le silence et la voix transmetteuse. Sagesse et souffle d’une naissance dans l’air, l’eau, la terre, le feu et l’énergie cosmique.
Ce poème s’inscrit dans un moment méditatif de connexion intérieur pendant un cercle magique avec l’Ensauvageuse, par ici si ça t’intéresse d’en savoir plus.
Death
Il n’y a rien à craindre, rien à remettre en doute. La mort arrivera et c’est magnifique. Death Valley, tu m’enseignes de faire confiance. Avoir confiance en la vie, la vie qui est si résiliente, la vie qui s’adapte, évolue, change, se transforme, dans un mouvement constant, dans l’évolution. Tes roches m’ont parlé. Elles m’ont soufflé à l’oreille la beauté, l’impermanence, la perspective. Elles m’ont ouvert l’esprit, touché mon cœur, transporté avec elles dans l’espace du moment présent : où le passé et le futur cohabite dans l’illusion de l’immobilité. Elles m’ont enseigné l’amour, la joie, la simplicité, la symbiose. La vie, la mort, les extrêmes et l’être qui s’épanouie saison après saison, tant qu’il y aura la confiance.
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