Cela fait environ un mois que je suis sur la route à la découverte du territoire, et je prends conscience que chaque expérience, de tout ordre, est transformatrice. Que c’est beau d’évoluer, de changer. Que c’est beau l’inconnu et l’incertitude. Que prendre soin de moi, c’est surtout être. Être dans le moment présent avec joie, confiance, humour, et spontanéité (même si parfois j’ai encore peur ou des peurs, je m’accueille beaucoup plus facilement avec amour et lâcher-prise). Que prendre le temps de respirer me procure un bien profond, qui me donne le souffle pour créer, imaginer, ressentir, chanter, rire, m’émerveiller et laisser aller, car tout l’air qui entre ressort, et je laisse partir ce dont je n’ai plus besoin.
Je t’offre ici trois poèmes qui ont beaucoup de sens pour moi dans mon processus. J’espère qu’ils t’inspireront à explorer le territoire avec un œil poétique et symbolique. Bon voyage!
Chère mer,
J’ai eu peur de toi, j’ai craint ta profondeur, ton étendue, ta solitude. En m’approchant de toi, j’ai dû prendre tout mon courage pour ne pas rebrousser chemin dans la noirceur de l’aube. Puis, je t’ai entendu, tu m’as invitée à te rejoindre, à me laisser bercer par tes vagues, à abandonner mon individuel pour rencontrer ta collectivité. J’ai pris conscience de notre connexion, de ton amour inconditionnel. Je t’ai touchée et je me suis laissée toucher par tes eaux. Chère mer, je t’aime. Tu m’as mise au monde, tu m’as permis de prendre mon premier souffle, et tu m’aides à respirer, à me déposer. Puis, nous avons ri ensemble, de l’inconnu, du mystère, qui ne l’est plus une fois la porte franchie. Merci de m’accompagner dans ce passage, cette vie qu’est la mienne, ici et maintenant. Chère mer, je t’aime.
Par ce poème, je témoigne ma gratitude pour mon passage sur le bord du golfe du Mexique à South Padre Island au Texas. Ce fut mon premier contact intime avec la mer depuis notre départ en octobre, et j’ai pris conscience de l’emprise, parfois inconsciente et très immobilisant, des peurs face à l’inconnu et aux changements. Ce moment privilégier avec la mer m’a permis de laisser aller mes anticipations et appréhensions pour cultiver ma confiance en la vie avec humour et joie.
Chère montagne,
Montagne immense, ancien volcan des temps préhistoriques, érodée, transformée, façonnée par le temps qui passe. Tu es majestueuse dans ta puissance, ton authenticité et ton détachement. Tu restes ancrée à ton essence, ta matière, sans attente, sans résistance, à travers les changements. Tu es vivante, tu te transformes en laissant l’eau qui coule, goutte par goutte, polir les parois de tes canyons. En embrassant le vent qui parfois te chatouille par ses brises et, d’autre fois, désagrège tes sommets. En bougeant et dansant avec les vibrations et les mouvements du sol qui remanient ta structure et ta forme. Montagne immense, je t’admire dans toutes tes phases, de tes cimes les plus hautes, jusqu’au grain de sable qui te constitue. Je m’imprègne de ta terre, de ta force, de ton calme, de ta présence, de ta connectivité. Nous sommes un, qui traversons le temps comme des enfants qui jouent dans l’instant présent.
Ce poème témoigne de ma gratitude pour mon passage dans le parc national de Big Bend, au Texas. Ce paysage m’a permis de prendre du recul et de retrouver un détachement face aux changements et à l’évolution de mon processus (aussi petit et insignifiant soit-il dans l’étendue du temps), me ramenant dans l’importance du moment présent.
Cher Phoenix,
J’étais dans ma grotte, dans les profondeurs de la terre. J’entretenais le feu, comme si j’attendais une visite importante d’un instant à l’autre. Puis, j’ai senti ton battement, ton énergie joueuse et puissante qui m’invitait à danser avec toi. Ensemble, nous avons emprunté le chemin de la lave, suivant le feu et la chaleur. Et, dans un élan de courage et de force, le Pheonix a jailli du volcan en virevoltant, transgressant toutes les peurs. Impossible de tomber, l’erreur et l’échec n’existent pas, il n’y a ni blâme, ni louange, aucune performance, perfection, prévision ne sont attendues. Légèreté pour voler, ton rire pour te guider, expérimenter le jeu de la vie de ton mieux avec toute ton humanitude. Tu m’offres ta plume pour écrire, partager, transmettre au monde. Gratitude. Je t’offre en retour ma curiosité, ma détermination, ma réceptivité. J’ai la capacité, le courage, le pouvoir de répondre, d’être au monde avec confiance, foi, justesse, équanimité. Je transforme mes sentiments en actions positives avec joie et humour en laissant aller l’égo pour intégrer mon essence et cultiver mon sentiment d’unité avec l’univers.
Ce poème est une combinaison créative de visualisation, de dessin et d’écriture à la suite d’un cercle virtuel de cacao sacré et d’une méditation dans un vortex de Sedona qui m’ancre dans mon ressenti et mon élan d’accueillir, d’honorer et de transmettre en rayonnant.
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